Édito par Hélène Godefroy

2020 : année masquée

À l’issue de cette année particulière, quelque peu éprouvante, qui, entre grève nationale et Virus, obligea beaucoup d’entre nous, psychanalystes, à reconsidérer les modes habituels de notre pratique, nous voici au seuil des congés d’été augurant une détente salvatrice, distractions et plaisirs… Mais pas seulement !

L’inconscient, lui, ne prend pas de vacances et profite même de ce temps de pause « subjectif » pour cheminer d’autant plus librement, ne cessant jamais de produire. Depuis la diffusion de sa première newsletter, en septembre 2017, la FEP ne s’est jamais distancée de ses objectifs, qui étaient de donner une consistance à la psychanalyse – qui plus est internationale. Bien au contraire, le nombre de ses membres est toujours croissant, que ce soit en Europe, sur l’ensemble du continent américain, mais aussi en Russie. Et pour cause…

 Stimulés par les plus anciens, et par l’ouverture d’esprit qui détermine le fonctionnement de la FEP, beaucoup de membres, de la nouvelle génération, prennent part à l’aventure en devenant eux aussi très actifs. Depuis trois ans, de nombreux projets et événements se succèdent. Plusieurs colloques ont eu lieu en Italie, en Espagne, en France, en Russie, en Angleterre, en Amérique latine, et bientôt en Belgique. Qui plus est, ces lieux de rencontres, interrogeant les phénomènes de notre modernité, et débattant autour d’une clinique qui ne cesse de remettre en chantier les certitudes théoriques, ont également ouvert le désir sur d’autres manières d’échanger et de faire circuler la parole analytique, telle la création de groupes de travail internationaux. L’actualité pandémique contraignant à une paralysie des déplacements transfrontaliers, n’a en aucun cas eu raison du désir de travail des psychanalystes. L’inconscient ne se laisse pas engourdir par le Virus, et encore moins par la distanciation sociale. Il se mobilise bien plutôt en exhumant les frayeurs subjectives enfouies. De fait, on s’aperçoit qu’il ne cesse de faire parler, penser et produire, et donc qu’il est lui- même peu incommodé par les dispositifs provisoires mis à disposition pour l’épingler (…permettant ainsi de temporiser nos futures retrouvailles !). Alors que de nombreux colloques sont annulés ailleurs, ici on innove. On s’approprie les outils de notre temps, on expérimente, on élargit les réseaux. Les échanges en visioconférence viennent suppléer à l’impossibilité des rencontres en présence, et de fait poussent à étendre et accroitre le champ des débats d’un pays à l’autre.

lire la newsletter juillet 2020

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