Des nouvelles du colloque de Saint-Pétersbourg

par Laure Westphal

À Saint Pétersbourg, les 21 et 22 juin derniers, La Fondation Européenne pour la Psychanalyse a organisé son 4e colloque annuel avec le jeune groupe très actif de psychanalystes russes de l’Ecole de psychanalyse Freud-Lacan.

Parmi eux, Evgenija Alexandrova,Anna Belchikova, Veronika Berkutova, Innokenty Ludevig, Sergey Marfin, Viktor Mazin, Nathaly Romanova, Nina Savchenkova, Anush Tatarian, Alexej Tkachev, Ayten Yuran, Elena Zagoskina, et bien d’autres que l’on ne saurait assez remercier, à la fois pour leur accueil, chaleureux, et le nouvel horizon qu’ils offrent à la psychanalyse.

Au sujet de ce 4e colloque d’abord, nous nous sommes interrogés sur la question des Temporalités psychiques, avec des allocutions et des échanges, cliniques et théoriques, portant sur ce que la temporalité a d’hétérogène, sur sa relation au symptôme, par exemple dans la cure type ou dans des modes de subjectivation contemporains. Parmi les intervenants français, l’on a compté Gorana Bulat Manenti, Zorca Domic, Tristan Garcia, Hélène Godefroy, Huchang Guilyardi, Jacques Jungman, François Morel, Daniel Sibony, et d’autres.

Quelques interventions, dont celles de Yulia Popova, Guy Dana, Gérard Pommier et la mienne seront publiées dans la revue Lacanalia qu’on retrouve en ligne (http://www.lacan.ru) et qui prend l’habitude de publier nos travaux communs.
Puisque ce n’est pas qu’en lieux convenus pour le faire que les échanges sont productifs, les sorties et soirées en bateau sur la Neva ont alimenté nos perspectives et notamment celle de l’organisation d’un 5e colloque l’année prochaine, à la même période prometteuse des « nuits blanches ».

Au-delà du colloque, c’est à leur « école » que nos amis russes nous introduisent à une façon de penser et de concevoir la psychanalyse.
J’ai sélectionné un certain nombre de passages de leur « manifeste pour la psychanalyse » signé par Maxim Alyukov, Victor Mazin, Natalya Shapkina et Ayten Yuran
(et qu’on trouve surhttp://freud- lacan.spb.ru/page3594902.html ) :
 » Dans leur désir d’enterrer la pensée, le discours du maître et celui de l’université forment un double mouvement : effaçant la pensée, ils exposent leurs origines sous forme de scientisme et de quasi-religiosité. En nous rappelant les enseignements de Freud et de Lacan, nous sommes confiants dans l’irréductibilité de la psychanalyse aux idéologues du pouvoir et nous insistons sur son caractère révolutionnaire et sur son besoin vital et salvateur dans la société de contrôle total existante. »

 » La psychanalyse ne se limite pas aux murs du bureau et de la clinique, les problèmes de nature sociale, politique et culturelle ne sont pas séparés de chaque sujet. Nous pensons que l’opposition du privé et du général est un canular idéologique. Dans chaque symptôme spécifique, dans chaque signifiant concret énoncé dans le bureau, toute la complexité des relations sociales et politiques est révélée, et vice versa, chaque explosion sociale, chaque œuvre d’art représente toute la complexité de la structure du sujet. » Force est de constater que de nos échanges nés à Kiev en 2012 s’est créé avec nos amis russes un partenariat dont nous avons au moins autant à nous inspirer qu’eux pour donner un nouvel élan à la psychanalyse en maintenant son intégrité.

À l’année prochaine à Saint-Pétersbourg.

 

 

 

 

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