Édito de décembre 2022,  par Gérard Pommier

Sénèque écrivit : « il n’y a pas de bons vents pour celui qui ignore où il va »… je reviens toute juste d’Argentine et en Castillan cela se dit « no hay BUENOS AIRES por el que no sabe dónde va ». Le vent mauvais qui souffle sur la psychanalyse est celui des neuro scientifiques qui soutiennent que le sujet est déterminé par ses gènes. C’est le cas de Thomas Insel, qui a récemment été la vedette d’une conférence à Paris. Les collègues argentins considèrent que ses thèses sont les mêmes que celles des généticiens nazis. Ce n’est pas à Buenos Aires qu’il risque d’y avoir des « neuro psychanalystes » !.

Pour nous psychanalystes freudiens, le seul sujet est celui de la parole : «wo es war soll ICH werden». Aucune association psychanalytique n’a cautionné le show de Thomas Insel à Paris. Mais notre fondation est restée isolée dans le refus de cet amalgame, qui a marginalisé la psychanalyse aux USA. Par certains de leurs choix, les associations risqueraient de faire penser à des troupeaux de moutons. Si le chef se jette dans le vide, les bestiaux du troupeau le suivent.

Et puis, merveilleux coup de théâtre, le « groupe de contacts » qui réunit un grand nombre d’associations psychanalytiques françaises, va se réunir à nouveau pour discuter de ces questions. On le doit à l’initiative de Jacques Sédat, pourtant membre de l’association « Espace analytique » dont deux dirigeants organisèrent le show de Thomas Insel. Nous voilà dans une situation nouvelle et prometteuse, car avant la réunion du « Groupe de contacts », à elle seule la Fondation européenne aurait eu quelques difficultés à faire valoir l’inaliénable liberté du sujet de la parole.

Je prendrai comme exemple de ces entraves à la liberté ce qui vient d’arriver à notre collègue Roland Gori.

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