Édito d’octobre 2022,  par Gorana Bulat-Manenti

 

Attention, danger ! Attention espoir ! La psychanalyse ne vit pas pour elle-même – en famille d’accueil : non ! Elle est au service de la société et de la culture. Comme a pu le dire Lacan : « l’inconscient, c’est le politique ». Or, les conditions politiques viennent de changer dans notre société. Juste avant les élections nous nous étions adressés aux candidats pour leur proposer un programme concernant la souffrance psychique, première pathologie dans notre pays. Il était signé par 2345 Cliniciens. https://www.change.org/p/pour-l-avenir-du-soin-psychique-signez-la-lettre-aux-candidats-aux-%C3%A9lections-l%C3%A9gislatives.
Ce programme relativise certaines questions qui agitent le bocal de nos micro sociétés, comme les histoires de Queer, de trans, de bi etc. qui sont aussi vieilles que celle de Tirésias ou que l’histoire du grand César Imperator, qui était homme pour les femmes et femme pour les hommes. Cela ne nous empêche pas de nous insurger contre les changements de genre infligés aux enfants par hormones ou chirurgie. Les thèses de Freud sur la bisexualité psychique devraient empêcher de supposés psychanalystes de se couvrir d’une pareille honte. Ils essayent de faire moderne et d’être à la mode comme ils peuvent. Voilà au contraire deux priorités :
1- Nous voudrions transformer cette « lettre aux candidats » en un « projet de loi » destiné à
être discuté et votée à l’Assemblée nationale. Ce serait utile, car les nuages se sont accumulés.

Voilà la météo : tout d’abord le dernier rapport de l’académie de médecine à propos de la santé mentale. Devant son délabrement et à la recherche de solution, ce rapport appelle à l’aide les neurosciences plusieurs dizaines de fois, et la psychanalyse n’est jamais citée, même une fois (voir plus loin la conférence de G. Pommier à Buenos Aires).
Deuxième gros nuage : Il y a ensuite les subventions (80 millions d’euros) qui viennent d’être accordées à l’Inserm et au CNRS pour des recherches de psychiatrie dites « scientifiques », et cela alors que les prétendus neuroscientifiques sont incapables de faire un diagnostic ni un pronostic, ni de localiser le « sujet ». Il n’est nulle part dans le cerveau, ni dans les gènes, ni dans l’imagerie cérébrale, il est seulement celui de la parole.
C’est ce qui donne son importance à la « talking cure ».
Enfin, dernier gros nuage : les tentatives pour mettre les psychologues cliniciens sous la coupe des médecins alors que ces derniers n’ont pas la formation requise (lire à ce propos l’article de Roland Gori dans la dernière Newsletter).
Nous prenons donc des contacts avec les groupes parlementaires pour déposer un projet de loi.
2- Mais la Fondation Européenne n’y arrivera pas seule. Dans cette situation, le « groupe de contact » serait une nécessité pour avoir de l’efficacité. Il ne se réunit plus actuellement, car notre collègue Jacques Sédat ne souhaite plus que cela se fasse chez lui. Rien n’empêcherait que cela se poursuive dans le local d’une autre association. C’est un objectif qui nous semble important pour éviter que les nuages précédemment décrits ne crèvent et ne viennent aggraver le désordre climatique.

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