La demande d’asile, questions cliniques et éthiques

3ème journée d’étude en collaboration avec l’ESMPI de la MGEN et les partenaires des CADA de France Terre d’Asile, COALLIA et CASP du CMPP MGEN

28 mars 2019 9 h 15 – 17 h
178, rue de Vaugirard 75015 Paris

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Pré-programme :
Mot d’ouverture par la Direction MGEN .

Matinée :
introduction de la journée par le Dr TYSZLER , médecin-directeur, Modérateur, Olivier DOUVILLE , responsable de la revue psychologie clinique.

  • Présentation : Ilaria PIRONE, psychologue clinicienne au CMPP “Sur la question du trauma et du pas tout trauma”
  • Présentation : Dr BRACHET, psychiatre adulte ESMPI. Table ronde avec des praticiens des grands services de pédopsychiatrie de Seine-Saint-Denis et du Val-de- Marne.
  • Après-midi :
    Olga SABETSKI, psychologue clinicienne au CMPP sur la méthode FEUERSTEIN. “Recevoir un enfant mais pas sans méthode”.
  • Exposés des partenaires des CADAS, des enseignants, et discussion : ateliers animés par Aïcha FISCHER, assistante sociale et Dr TYSZLER, Médecin- Directeur.

Journée ouverte sur inscription pour les soignants, les praticiens des services, les stagiaires en formation… Et ouverte de droit aux partenaires des CADAS.

Notre unité organise sa troisième journée scientifique sur la clinique de l’exil et de la demande d’asile entre praticiens des services de la MGEN, des collègues associés, et nos parte- naires des CADAS Île de France, ainsi que les enseignants intervenant dans ce domaine.

Les précédentes journées portaient plus particulièrement sur le thème du récit dans l’accueil et le suivi de ces familles, sur la tension entre exactitude et vérité, ou encore la notion de « crédibilité » retenue par le droit dans les démarches ju- ridiques et administratives.

Notre nouvelle journée portera plus spécifiquement sur le thème très débattu du traumatisme : entre les traumas vécus et souvent les deuils qui s’y attachent, comment faire une place au dire de l’enfant et de sa famille ?

La reconnaissance clinique du trauma est un point néces-aire, son extension moderne en un syndrome postrauma-tique est une autre affaire.

Pourrions-nous proposer un « pas tout traumatique » ? Mais alors par quelle méthode, quelle médiation, quelle orienta- tion ?

A partir des apports de nos partenaires de terrain, nous sou- haitons aussi aborder la question du secret partagé vis-à-vis de l’enfant en particulier.

Après une matinée de présentation clinique, l’après-midi sera pour l’essentiel consacré aux exposés et aux débats avec nos partenaires des CADA.

La charge de travail est parfois lourde, mais notre unité porte avec détermination cette activité dans le respect des règles habituelles d’une institution qui a délégation de service public, mais aussi à l’appui du « principe de fraternité » statué tout récemment par le Conseil Constitutionnel.

Les mots de conclusion seront présentés par les représen- tants-es de l’A.R.S et la direction de la MGEN.

Inscriptions : afischer@mgen.fr ; mbarbier@mgen.fr ; jtyszler@mgen.fr


Voilà pourquoi…

Je lis la presse en ligne.
Mais hier (jeudi 6 juillet 2017) quand j’ai vu la première page de Libération, j’ai dû acheter le journal en papier : je voulais que ces mots se gravent dans mes pensées. C’est ce que je fais depuis quelques temps : quand le journal parle de ça, asile, réfugiés, déplacés… je dois toucher les mots.
Nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas voir et ne pas savoir.
Prendre le métro, tout comme prendre la voiture, pour se ren- dre au travail dans le nord de Paris n’est plus un simple trajet, un simple geste mécanique du quotidien. Certains jours, c’est la traversée dans les limbes, où des âmes attendent, quémen- dent…des hommes, des femmes, mais ce qui est nouveau depuis désormais deux ans, des enfants, enfants avec leurs mères, des bébés dans des poussettes de fortune… Il fait froid, il fait chaud…Ils sont là pendant des heures, des journées, à côté de leurs parents. Nous passons à côté. C’est notre trajet quotidien.
Une pièce ? Un regard ? Un fruit ? Un cahier et des crayons ?
Alors, voilà, nous ne pouvons plus faire comme d’habitude. Des êtres humains, dénudés par la vie, debout face à nous, dérangent nos habitudes. Ces images, à côté de celles plus tragiques de guerre, de traversées dans la mer, que la presse ne cesse de nous jeter dans les yeux, nous rentrent dans les yeux. Nous ne pouvons pas nous y habituer.
Prendre le métro, s’arrêter à un feu à l’entrée du périphérique dans le nord de Paris, n’est plus un geste du quotidien, mais un rappel de devoir d’humanité.

Devoir.
Alors voilà pourquoi une unité de soin ne peut se borner à regarder.
Pour qu’un acte politique soit possible, il faut qu’au moins un décide de commencer une action. C’est la définition qu’Ar- endt donne au concept de liberté.
Il y en a au moins un qui commence, et les autres suivront. Ça deviendra alors une décision collective, une action à plusieurs. Les enfants des exils, des migrations, ce sont des enfants. Des enfants privés de tout droit, y compris le droit de jouer tel qu’énoncé dans la convention internationale pour les droits de l’enfant.
Nous proposons de créer un lieu où ces enfants pendant un petit temps de leurs journées hors du commun, puissent être tout simplement des enfants, et non pas les enfants des migrants.
Un lieu où se poser, dessiner, jouer, en présence d’un théra- peute, éducateur, formé à cette capacité d’être là, être dans le jeu avec l’enfant, comme Winnicott avec d’autres nous l’ont appris.
C’est une question de présence permettant à l’enfant de se poser et pourquoi pas d’exister, de rêver, tracer et jouer, avoir une position active face à tout ce qu’il doit subir.
C’est donc un lieu simple que nous imaginons, un lieu qui pourrait très bien être associé avec un lieu pour les adultes qui accompagnent ces mêmes enfants.

Ilaria Pirone

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