L’affaire du Nouvel Observateur

Le vendredi 25 octobre, nous sommes au Congrès de Palerme. Nous apprenons qu’une tribune vient de paraitre dans le Nouvel Observateur. Elle demande l’interdiction de la psychanalyse dans les tribunaux, et l’interdiction de son enseignement à l’université. Dominique Roth, un contact de Gérard Pommier, nous communique le texte et il propose les grandes lignes d’un droit de réponse. Dans le bar d’un hôtel, le soir du 26 et jusque tard dans la nuit, Aspasie Bali, Gorana Manenti, Gérard Pommier et Jeannette Daccache qui passait dans le hall, rédigent un droit de réponse. Vous pouvez retrouver ces tribunes sur le site du Nouvel Observateur, en tapant « psychanalyse » dans l’onglet recherche. Il nous a paru inutile de chercher à obtenir d’autres signatures, car plusieurs analystes en vue avaient annoncé qu’ils préféraient ne pas répondre. Il nous a semblé qu’entrer dans une discussion pour les convaincre aurait fait perdre du temps. Le dimanche matin, nous envoyons donc notre droit de réponse au Nouvel Observateur. Le lundi matin, il est publié. Mais cela ne s’arrête pas là. Le mardi, une journaliste du figaro expose les arguments de la tribune de Sophie Robert sur quarante lignes, et nos arguments sont résumés en huit lignes. La présentation de cette journaliste est nettement défavorable à la psychanalyse.

 Cette tribune du Figaro est beaucoup plus nocive, car elle est publiée sur la version papier. Nous demandons aussitôt un nouveau droit de réponse. Le Figaro ne répond pas. Nous relançons, et cette fois-ci le Figaro publie seulement le lien qui renvoie au site du Nouvel Observateur. Ce n’est pas ce que nous avons demandé. Nous voulons une réponse sur la version papier. On en est là, au moment où ces lignes sont écrites. Entre temps, les psychanalystes universitaires membres du CNU publient un texte qui est vraiment bien. Ils l’envoient au Nouvel Observateur. Mais c’est un peu trop tard. Le Nouvel Observateur accepte de le publier, mais seulement sur le site cadenassé réservé aux seuls abonnés.
Si l’on voulait tirer la morale de cette histoire, nous avons l’impression qu’une majorité importante de collègues préfèrent adopter des positions défensives, ou même le silence. Cela nous semble une erreur. La muraille de Chine ou la ligne Maginot n’ont jamais servi à rien. Machiavel écrit que lorsqu’une guerre se déclare, les forteresses sont toujours les points les plus faibles. Donc, nous nous demandons s’il n’y a pas lieu d’insister pour obtenir un droit de réponse du Figaro. Cette fois-ci, nous avons demandé à une large communauté de collègues ce qu’ils en pensent. Nous en sommes là, à l’heure où ces lignes sont écrites.

Gorana Manenti, Aspasie Bali, Jeannette Daccache, Gérard Pommier

 

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