La parole, ses limites et son au-delà

de Luis Izcovich

Éditions Stilus
Collection : Nouages
Parution le 25 juin 2020

C’est  un  fait  que  le  langage  nous traverse.  Plutôt  qu’être  maître du langage, on constate qu’on en est son effet. Il y a une incidence de la parole sur l’être humain. Freud s’en est aperçu et a fondé un dispositif qui a trouvé le moyen  de  sa  finalité dans  le  fait  de parler.  Anna  O.  avait,  la  première,  lâché les mots  : talking cure. La parole a des pouvoirs de guérison. Mais comment ? Dans la psychanalyse, nous ne cessons de le vérifier, la parole  comporte  une  incidence  négative,  mais  c’est également par ses effets qu’il est possible d’accéder à un désir.Depuis Freud, tous les courants analytiques se rejoignent pour dire que la psychanalyse trouve son moteur dans le fait de parler.Ce livre prend appui sur la pratique et ce qu’elle nous enseigne sur ce que parler veut dire. Qu’est-ce qui change dans le rapport du sujet à la parole à partir de l’expérience analytique ? L’un des axes que nous suivrons concerne la place décisive qu’ont certaines paroles dans l’inconscient, comment elles ont affecté le sujet jusqu’àdéterminer ses symptômes, et comment l’interprétation analytique peut opérer. Il s’agit de situer les limites de la parole et ses enjeux. Cela revient à explorer le rapport entre la parole et le silence, la façon dont chacun fait l’épreuve de l’indicible et ce que veut dire Lacan à propos d’un « discours sans parole ». Dans ce parcours, on tentera de saisir ce qui inhibe la parole jusqu’au point de l’arrêter, et ce qui la libère jusqu’à produire un dire juste. Autrement dit, ce livre trouve son orientation dans ce que Lacan désigne comme une éthique qui « s’annonce convertie au silence » puis comme l’éthique du « bien-dire ».

 

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