Numéro spécial de la Newsletter : À propos du déconfinement !
Présentation par le Président de la Fondation Jean-Marie Fossey
Cette version 2 du SPÉCIAL COVID 19 parait quelques jours après le déconfinement, quelques jours après cette grande obéissance de milliards d’habitants renonçant à leur vie sociale, cédant une partie de leur liberté au prix d’une sécurité immédiate. Au nom de la peur de contracter ce fameux, nous avons mis entre parenthèses, non seulement notre liberté d’aller et venir, mais aussi nos relations familiales, amicales, professionnelles, jusqu’à même renoncer à des valeurs qui structurent notre humanité, comme celle de pouvoir honorer une dernière fois nos proches décédés. Récemment, à ce constat alarmant, le philosophe italien Giogio Agemben posait cette question : « Et qu’est donc une société qui ne reconnait pas d’autre valeur que la survie ? ». Et pourtant, la violence de l’atteinte du corps pour certains sujets, la grande contagiosité, n’en restent pas moins d’authentiques menaces de ce virus, de ce réel venu nous happer, telle une véritable effraction venant immanquablement modifier notre rapport à la vie et rappelant notre fragilité d’être.
Ce déconfinement invite bien évidemment un questionnement sur « l’après », qu’en sera-t-il des orientations politiques de demain, de la place de la santé, de l’économie, de ce dérèglement de la planète, de ces valeurs qui nous semblaient si essentielles ? Au risque du mythe radieux des lendemains qui chantent, ces interrogations ne doivent pas manquer de se mesurer à l’aune de ce que Freud écrivait à Einstein en 1932 que « l’on ferait œuvre inutile à prétendre supprimer les penchants destructeurs des hommes. », ou encore ce que Lacan nous rappelait dans ses Écrits sur le désir et son caractère paradoxal, « déviant, erratique, excentré, voire scandaleux, par où il se distingue du besoin ».
C’est à toutes ces questions et bien d’autres, que le psychanalyste dans la cure ouvre un espace de liberté donné à la parole de l’analysant, c’est à toutes ces questions et bien d’autres qu’il était important que la FEP, par sa Newsletter, donne une fois de plus, en toute liberté, voix aux psychanalystes.