Publications des membres de la FEP, mai 2021

Roland Chemama

La psychanalyse comme dialogue,

Ce livre remet en question l’image courante que l’on se fait de la psychanalyse : il montre comment le psychanalyste engage sa parole dans le dialogue analytique aujourd’hui et en tire les conséquences.

L’auteur met en valeur la façon dont fonctionne une cure psychanalytique. Si celle-ci n’est pas réductible à un échange « horizontal » et doit ménager une dissymétrie nécessaire dans la pratique, et non une position de surplomb, l’auteur soutient qu’elle ouvre à un dialogue différent où chaque mot, chaque geste – et en particulier ceux de l’analyste – prend un sens plus fort. En explorant ce dialogue analytique, il repose de nombreuses questions cliniques, du fait que le patient d’aujourd’hui n’est pas le patient d’hier. À travers cela, il engage un dialogue avec d’autres analystes, pour que les différends et conflits qui peuvent exister ne se figent pas en oppositions inexpugnables. Pour autant, il ne s’agit pas d’un « livre pour les spécialistes ». Il situe la psychanalyse contemporaine dans notre actualité, y compris par rapport à la pandémie de la Covid-19.

Éditions érès, collection Humus

Alain Eraly, Jean-Pierre Lebrun

Réinventer l’autorité

La crise de l’autorité précarise la vie collective, le rapport à autrui et la formation de la subjectivité. Inlassablement niée et récusée, quasiment incompréhensible aujourd’hui, l’autorité doit être réinventée, ex nihilo, tant elle entre en contradiction avec l’actuelle société des individus. Dans leur dialogue, les auteurs s’y exercent.

En effet, à la différence de la domination et de la coercition, l’autorité est la parole du collectif, elle est le Tiers qui conditionne tout ensemble le langage et le rapport à autrui. Comment faire autorité dans la famille, à l’école, au travail ou en politique lorsque toute position d’exception se trouve par avance récusée, contestée, sinon méprisée ? Qu’est-ce qu’une société dans laquelle plus personne n’assume la position d’exception et les normes de la vie ensemble ? Quelles en sont les conséquences sur la construction psychique de l’autonomie et de la responsabilité ? Dans un dialogue constructif, Jean-Pierre Lebrun et Alain Eraly, appartenant à des disciplines différentes, croisent leurs approches et s’essaient à concevoir de nouvelles formes d’autorité au service du commun, plus respectueuses de nos valeurs démocratiques.

Éditions érès, collection Humus

Catherine Millot

Un peu profond ruisseau…

La mort n’a jamais tenu une grande place dans ma vie consciente. Je n’y pense guère et m’en préoccupe encore moins. Mourir au dernier moment, comme disait Céline, avec le courage et la dignité que j’ai vus aux bêtes, avec leur simplicité, voilà ce que je souhaite. À l’adolescence, alors que je ne m’en souciais pas davantage, il m’arrivait toutefois de me réveiller en sursaut la nuit avec la pensée qu’il allait falloir mourir un jour. Puis ces réveils disparurent. Plus tard, je m’intéressai aux philosophies antiques qui tiennent la mort pour rien, auxquelles faisait écho ce vers de Mallarmé : « Un peu profond ruisseau calomnié la mort. » J’ai récemment failli mourir du coronavirus.

Collection L’Infini, Gallimard

Christiane Lacôte-Desbribats

Leçon de ténèbres avec sarcasmes Passage par la chouette aveugle

Quand un texte vient jusqu’à atteindre la béance où il puise, il concerne ce que nous pouvons connaître de plus contemporain. C’est le cas du chef-d’oeuvre surprenant de Sadegh Hédayat, La Chouette aveugle, célébré par André Breton. Ce court roman est troué de textes anciens, de légendes lointaines, de rêves érudits, de cauchemars, d’espaces et de temps disjoints. Un peintre d’écritoires, enfermé dans sa chambre obscure, raconte le meurtre insensé qu’il a commis sur sa femme et le deuil infini qu’il en éprouve. Mais ce deuil ouvre sur ses propres ténèbres et sur ce qui se joue parfois dans le crime, une absence abyssale. Les abîmes déplient alors sur des temps contrariés et distincts, sur la manière dont les humains fabriquent leurs propres gouffres par ignorance, fanatisme, cruauté, bêtise. De ces ténèbres naît une écriture sans bavardage, ouverte sur des sarcasmes, passeurs d’une lucidité qui nous touche aujourd’hui. Nous apprenons alors sur le rêve, sur le crime, sur le temps, sur la folie, sur l’inconscient, sur une position exacte de l’écriture. Cet essai n’est pas un commentaire, mais, à partir de l’enseignement de ce roman, une mise en oeuvre de sa méthode. Notre époque est ouverte sur des temps et des textes proches ou lointains, le pur contemporain n’existe pas. Mais il s’éclaire de ces déhiscences immenses qui font remonter sur nos rivages les tissages d’une poésie terrible.

Éditions Galilée

Christian Rey, Dominique Janin Duc, Corinne Tyszler

Vocabulaire de psychanalyse avec les enfants et les adolescents

Avec la participation de Patrick ALECIAN, Gérard AMIEL, Pierre AREL, Gisèle Bastrenta…

Ce vocabulaire présente les concepts, la clinique, les pionniers de la pratique psychanalytique avec les enfants et les adolescents. Il est ouvert sur les autres disciplines qui s’intéressent à l’environnement social et culturel du premier âge et de la jeunesse. « Qu’est-ce qu’une psychanalyse avec des enfants, des adolescents ? Nous avons voulu répondre à cette interrogation par un vocabulaire ancré dans la clinique avec nos jeunes patients. De la même façon qu’un psychanalyste ne saurait travailler en se coupant du bruit du monde, nous avons conçu un ouvrage polyphonique, réceptacle des signifiants, mots, concepts, expressions… qui véhiculent culture, connaissances, débats entre professionnels et thématiques liées à l’enfance et à l’adolescence qui intéressent tout un chacun. » C.R.

Cristina Jarque

La madre estrago

Sous la direction de Cristina Jarque

Los artistas y el psicoanalisis

European journal of Psychoanalysis

Avec la participation de Monique Lauret : The talking cure by phone during the lockdown

Psychoanalysis demands the presence of the analyst’s body and that of the person in pain who comes asking for less pain. Psychoanalysis is a long inner journey that allows, through the roads opened by the work of cure towards the depths of one’s unconscious, to reweave the links of life, of one’s desire and of one’s word internally and to be born at last as a subject. From birth to death, the human being has to deal with loss: a loss that must be accepted, to surpass oneself, to symbolize oneself in order to allow the possibility of transformation and to create something new. Focusing only on behaviour of individuals by neglecting or denying the question amputates the subject of an essential dimension of life. Our era is marked by the denial of death, and the stacked dead bodies of the current health crisis must not be seen, but the death hidden in daytime resurfaces in thought and dream imagery.

 

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