Publications des membres de la FEP
La vie psychique du racisme
de Livio Boni, Sophie Mendelsohn
Version papier : 15,00 €
Editions La Découverte
S’il n’est plus cautionné par la biologie ou l’anthropologie, comme il l’était à l’apogée de la période coloniale, le racisme est loin d’avoir disparu. Son énigmatique persistance puise ses ruses et ses raisons dans l’inconscient et dans les effets de croyance qui l’accompagnent. Ce livre part à la recherche des traces d’une vie psychique collective héritière d’une histoire largement tributaire des grands partages coloniaux, rendue illisible dans notre actualité postcoloniale.Pour s’orienter dans ces voies parfois tortueuses, il a fallu miser sur l’apport sous-estimé d’Octave Mannoni. Philosophe venu tardivement à la psychanalyse, il a évolué pendant un quart de siècle dans les colonies avant d’entamer un processus de « décolonisation de soi » coïncidant avec une tentative de décrire l’envers inconscient de la scène coloniale: sa cruauté mais aussi ses fragilités intimes, donnant à penser leurs effets de longue durée tant chez les anciens colonisés que chez les anciens colonisateurs.En redonnant une visibilité à ce trajet, ses échos, ses critiques et ses reprises, les auteurs explorent à partir de la mécanique du démenti les ressorts inconscients du racisme. Se dessine ainsi une histoire mineure de la psychanalyse française, qui avait affaire à la question raciale avant même que Fanon s’en saisisse ouvertement, et que Lacan annonce, une fois le cycle des décolonisations achevé, que « le racisme a bien de l’avenir ».
Le socle d’argile-Essai sur le père et la paternité
de Jean-Michel Hirt
Editions Ithaque
Le père, loin de n’être qu’un géniteur, est devenu, grâce à « la religion monothéiste » selon Freud, le héros d’une aventure amoureuse entre l’enfant et lui : dès lors la paternité constituerait un « progrès dans la spiritualité ». Mais que devient l’alliance du père et de la paternité quand la conception religieuse du monde s’éclipse au profit de la conception scientifique, et des bouleversements dans la filiation ?Comment les errements et les égarements des pères perturbent la fonction paternelle ? Quel est le secret de ce lien que la paternité manifeste envers et contre tout ?Désormais qu’est-ce qu’un père, et même à quoi sert-il, si la représentation de son meurtre ne parvient plus à donner sens à la mort ? De quoi peut-il être le garant dans un temps, le nôtre, où la discordance entre le monde et l’homme devient assourdissante ?Cette enquête sur le père, cet homme de tous les soupçons, emprunte ses ressources à la réalité comme à la littérature et au cinéma. L’auteur renoue avec une écriture où la fiction qui tisse nos vies a toute sa part. Et ce n’est pas la moindre des surprises que de découvrir combien les femmes, telle Lou Andreas-Salomé, permettent de penser autrement la paternité aujourd’hui.
Les enfants naufragés du néolibéralisme
de Danièle Epstein, Préface de Roland Gori
Editions érès
Quelles sont les conséquences psychiques des violences de notre temps sur les plus vulnérables de nos enfants? Dans les coulisses de la croissance qui promet le bonheur à portée de consommation, le dénuement fait retour sur les plus fragiles. Le reflux de la misère économique et psychique est la face cachée de la rationalité économique et technocratique.Devant les lendemains qui déchantent, les enfants du néolibéralisme cèdent aux mirages de notre temps, et s’étourdissent dans la jouissance de l’instant. Entre violences et addictions, entre régression et agression, entre fuite en avant maniaque et plongée mélancolique, ils sont les naufragés psychiques d’un effondrement symbolique. Ces jeunes sont le symptôme social d’une société déboussolée par les promesses illusoires du néolibéralisme et de l’hypermodernité, creuset des inégalités.Faire antidote aux mirages de notre temps, c’est leur transmettre la force et le désir de ne pas s’y laisser engloutir, c’est faire de leur rage de vivre le socle d’une implication citoyenne. Tel est l’objectif de cette réflexion.
Lorsque la jalousie tue
Gorana Bulat-Manenti
Les luttes féministes déchirent aujourd’hui le voile épais jeté depuis des siècles sur la vérité de la jalousie meurtrière qui peut encore aujourd’hui être caractérisée comme un signe d’amour et cela même lorsqu’il s’agit des pires féminicides. Acquittés joyeusement au nom de l’amour, encore trop souvent, qualifiés de crimes passionnels, les meurtres de femmes plutôt que rage et colère, suscitent de douces compassions pour les criminels.Or,les femmes et les hommes de notre époque ne croient plus au mythe de cet héros si violent et pourtant romantique, lorsqu’il harcèle, humilie, maltraite blesse et tue la femme qu’il convoite.
L’inceste dans la cure analytique
Monique Lauret
La cure analytique permet à un sujet en souffrance, empêtré dans son imaginaire et ses symptômes, expression de ses conflits intérieurs et des fantasmes infantiles incestueux, de pouvoir remettre en ordre le chaos psychique interne, se subjectiver et naître enfin à lui-même en tant que sujet porteur de sa parole et de son désir. Le psychanalyste travaille donc avec l’incestueux, qu’il soit imaginaire, fantasmé ou agit dans le réel et l’enfance des sujets. Dans ces histoires tragiques d’une enfance ravagée, il aide à réinscrire le symbolique qui a été congédié par l’acte de l’inceste, véritable meurtre psychique d’un sujet en devenir. « J’ai l’impression de sortir d’un puits », me dit Dominique, 53 ans ; au bout de 18 mois de travail psychanalytique, après arrêt des antidépresseurs, des anxiolytiques et une importante diminution du neuroleptique sédatif ; différents psychotropes qu’elle prenait à forte dose depuis des années.
Entretien sur la psychanalyse,
Daniel Sibony
La peur du célibataire et l’hyperesthésie sensible,
Jeannette Daccache, Beyrouth
Sauter en l’air et se retourner la tête à l’envers
avec Gérard Pommier, Luminitza C. Tigirlas
par Guillaume Nemer
Ce que chacun tente d’oublier, de sa vie de son œuvre, il s’en trouve d’autres pour le lui rappeler sans attendre. Connaît-on plaisir plus grand que le spectacle du refoulé d’un autre, plus efficace pour y voir s’immerger le sien ? Ça va sans dire. Reste le temps. Reste ce qui s’en dit. La question du discours (donc) demeure à y faire son tipi (ou son topos, les voyelles étant interchangeables) que d’aucuns voulaient Heimat. Bien que séduit sur la photo, Lacan lui que rien ne fit dire qu’il eut préféré la victoire de Cassirer à Davos, résistait au maître en cela de soumettre la demeure à la mort et la maison à la pulsion. « Le temps de la maison est passé ». Voilà l’argument d’un nouage.
Bien sûr –faut-il l’avouer rétrospectivement– c’est là un livre inutile.
La Révolution a eu lieu…
de Marie-Jean Sauret
Le point de vue de Joseph Rouzel
Pourquoi une telle assertion: « la Révolution a déjà eu lieu », alors que le discours commun emprunte la pente glissante de renvoyer tout effet révolutionnaire à un futur hypothétique?Demain on rase gratis! Déjà Freud en son temps nous avait fait le coup qualifiant son invention de « révolution copernicienne », la mettant en série avec la découverte darwinienne. Triple décentrage : passage du géocentrisme à l’héliocentrisme, l’homme biologiquement issudes grands singes et non créature d’une quelconque divinité. Et Freud prend la suite. Là où il y a peu l’homme avec le Cinna de Corneille pouvait déclarer « je suis maître de moi comme del’univers »,ledécentrage freudien sous les espèces de l’inconscient, qui lui fait dire et faire ce qu’il ne maîtrise pas, semble achever ce cycle révolutionnaire.
La clínica del amor,
sous la direction de Cristina Jarque
Informes con Sebastian Gutiérrez.Fragmento de la Introducción por Cristina Jarque: « Este libro tiene como objetivo plantear los problemas actuales de la clínica psicoanalítica. Todos sabemos que, en gran medida, los sujetos que acuden al psicoanalista tienen el deseo de solucionar sus sufrimientos amorosos. ¿Con qué nos encontramos, hoy en día, en nuestros consultorios? En España, podemos observar que, sobre todo, en la clínica de mujeres, la pasión amorosa se cobra varias vidas y además, es responsable de sufrimientos y angustias que en ocasiones traen como consecuencia numerosos intentos de suicidio. Son cifras escalofriantes (mayores que los feminicidios e incluso que los accidentes de tráfico) las que se contabilizadas en España, cada año. Por eso es importante puntuar que el amor no eslo mismo que la pasión amorosa, ni tampoco es lo mismo que el deseo sexual. El amor apunta al ser, pero no es devastación ni estrago. Cuando una mujer usa el amor para negar la castración, se coloca en una posición de una vulnerabilidad escalofriante, como lo llegó a comentar Lacan en Televisión (1973), ya que esa mujer está dispuesta a darlo todo por el amor de ese hombre y esa dependencia la conduce a los peores estragos imaginables.Este libro nace como resultado de un trabajo que se realizó en un Congreso internacional organizado por el equipo de LaTE y que titulamos La Clínica del Amor. Varios psicoanalistas de varias ciudades de América y Europa nos dimos cita para hablar de este tema siempre actual, porque el amor, es la base de nuestra práctica. »Nuestro agradecimiento a todos los que lo han hecho posible.
La fobia
Una encrucijada del sujeto
Revista Trauma, Barcelone
Comité de redaccion: Graziella Baravalle, Marcelo Edwards Pecoraro y Rosa Navarro
Pour plus d’informations :
https://www.revista-trauma.com/
L’adolescence en veut !
Michel Heinis
Aux éditions érès
Partant de la rencontre entre jeunesse et délinquance, appuyé sur la longue expérience de l’auteur dans le champ du social, de l’éducation et de la justice, ce livre veut éclairer les contours des questions en jeu pour chaque adolescent toujours susceptible de transgresser.
Numéro hors-série covid-19.
Retour d’expériences dans le champ de l’enfance et de l’adolescence
Paru le 23 mars 2021,
L’Harmattan
4ème de couverture :
« Janvier 2020. Un virus respiratoire inédit à la trajectoire fulgurante. Des effets redoutables. Les populations sous le choc sur tous les continents. La vie ordinaire qui se fige. Des mots ressurgissent, qu’on pensait révolus, d’un registre sémantique issus d’un autre âge : « confinement » ou encore « couvre-feu ». Le 17 mars, arrêt sur image. Les Français sont confinés, comme beaucoup d’autres, tout autour du monde. Vie personnelle et professionnelle se trouvent brutalement confondues, inconciliables bien souvent dans des espaces restreints. En famille, pour le meilleur et parfois le pire, on tente de conjuguer des réalités souvent contradictoires. Les enfants et les adolescents sont privés d’affiliation, l’isolement des étudiants ou des séniors s’accroît, les pratiques professionnelles bouleversées oscillent d’une recommandation à l’autre, tentant de s’adapter au contexte hors normes. Les conditions d’accès aux soins déjà très dégradées, deviennent aléatoires. La vulnérabilité et la précarité tant physique que psychique affleurent puis explosent. La clinique doit se réinventer. Le digital alors, telle une planche de salut, propose une reconfiguration des liens sociaux mis à mal. S’esquissent en toute hâte les contours de cet espace de figuration, indispensable pour attraper au vol des fragments psychiques en errance. Face aux repères qui vacillent, bon nombre de professionnels de l’accompagnement éducatif et du soin affrontent l’épreuve, tentent d’innover et renouvellent les pratiques. Toutefois, de cette métamorphose, saurons-nous à long terme tirer enseignement ? ».
Dominique Mahyeux
Lien vers le numéro hors-série
À lire aussi :
Numéro 3 analyser les pratiques professionnelles
Paru le 28 octobre 2020
L’Harmattan
La Révolution a eu lieu…
Marie-Jean Sauret
Ne devrions-nous pas situer le lieu géographique de la révolution, dans cet écart qui n’est finalement pas différent de celui constitué par l’inadéquation des mots et des choses où le sujet divisé joue, lui, de sa subversion ? C’est dans cet écart, en effet, que peut naître et vivre le sujet divisé, la démocratie, la politique et la révolution.
Editions le Retrait
125 X 210 – 210 pages – 15€
frontispice original de Bernadette Lemouzy
ISBN 978-2-492070-06-8
Pour commander le livre sur le site de l’éditeur