

Claude Dumézil, Charles Melman, Gérard Pommier et Moustapha Safouan ont créé la Fondation Européenne pour la Psychanalyse en 1991. Son siège est à Paris. Elle a visé en premier lieu à répondre aux menaces de réglementation de la psychanalyse en Europe par Bruxelles.
• Suite : La formation du psychanalyste en Europe
• Historique
• Statuts
• Lettre de candidature de Jean-Marie Fossey, élu Président de la FEP
Éditorial septembre 2025, par Gabriela Alarcón

Quel engagement pour l’analyste dans la cure ajourd’hui?
Dans une leçon du séminaire La logique du fantasme (10 mai 1967), Lacan affirme : « L’inconscient, c’est la politique. ». Freud disait déjà auparavant qu’il n’y a pas de différence entre la psychologie individuelle et la psychologie sociale. Comment ces deux termes s’articulent-ils ? La clinique ne peut ignorer le social, qui introduit la dimension de l’Autre. Le symptôme de chacun, bien qu’il reflète sa singularité, n’est pas sans lien avec ce que le social propose. Si l’inconscient est la politique, nous ne pouvons oublier que la politique de la psychanalyse est son éthique. Il existe une éthique que l’analyste soutient dans sa pratique, non seulement lorsqu’il écoute le discours de l’analysant, mais aussi lorsqu’il établit des liens avec d’autres analystes, lorsqu’il s’interroge en essayant d’analyser les phénomènes sociaux et les transformations culturelles qui déterminent et constituent la subjectivité de son époque.

Colloque de la FEP à Paris
« Quelle place pour l’inconscient aujourd’hui ? »
Défis et implications cliniques
Du 6 au 9 novembre 2025
ASIEM – 6, Rue Albert de Lapparent
Paris
À l’occasion du 80ᵉ anniversaire de Freud, Thomas Mann déclarait avec conviction que la doctrine freudienne, une fois révélée, ne pourrait plus jamais disparaître. A l’instar des découvertes de Copernic et Darwin, celle de l’inconscient par Freud constitue une contribution majeure dans l’histoire de la pensée humaine. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui, dans les institutions de soins, les milieux éducatifs, les universités, les médias, l’inconscient est souvent relégué au second plan, rejeté et parfois avec hostilité. Or, condamner l’inconscient, c’est ignorer que les désirs, les pulsions et les conflits s’expriment à travers le langage. Un langage, condition de l’inconscient, avec ses règles, ses associations, ses glissements de sens et ses nouages symboliques qui forment les fondements mêmes de l’existence subjective.
Conscient des menaces idéologiques pesant sur la psychanalyse, Jacques Lacan affirmait en juillet 1973 qu’elle seule était en mesure de « rendre tenable » le discours de la science. Il ajoutait : « L’analyse, c’est le poumon artificiel grâce à quoi on essaie d’assurer ce qu’il faut trouver de jouissance dans le parler pour que l’histoire continue. »Ces paroles résonnent avec une acuité particulière aujourd’hui, dans un monde en mal de symbolisation, creusé par l’érosion des liens sociaux et une quête frénétique de maîtrise et de performance.
Si ce colloque devait se donner un seul objectif, ce serait de réaffirmer que l’inconscient est une hypothèse à la fois nécessaire pour appréhender la psyché humaine et légitime pour éclairer en profondeur les dynamiques entre le sujet et le collectif. Une clé essentielle pour saisir les forces destructrices, les impasses symptomatiques et les cycles stériles qui jalonnent l’histoire humaine.
Ce colloque est confronté à un enjeu décisif : n’avons-nous pas à repenser et réinventer la psychanalyse à l’aune de la subjectivité de notre époque et remettre ses axiomes sur le métier ? Un retour à Freud, à Lacan ne saurait se réduire à réciter les paroles du maître, la psychanalyse n’est pas un dogme mais un mouvement. Le chant de l’inconscient se déchiffre et s’interprète sans cesse : quels seront les nouveaux signifiants ?
Éditoriaux
Édito de septembre 2025
QUEL ENGAGEMENT POUR L’ANALYSTE DANS LA CURE AUJOURD’HUI ? Gabriela Alarcon Dans une leçon du séminaire La logique du fantasme (10 mai 1967), Lacan affirme : « L'inconscient, c'est la politique. ». Freud disait déjà auparavant qu'il n'y a pas de différence...
Édito de juillet 2025
Quinze minutes chrono ! Quelle place pour l’inconscient aujourd’hui ? Jean-Marie Fossey Il arrive que ce ne soit pas la gravité d’un diagnostic médical qui bouleverse un sujet, mais bien l’énoncé apparemment neutre, banal, ou anodin, d’un médecin pris dans le discours...
Édito de juin 2025
Transmettre ce qui ne s'enseigne pas Alejandro Pignato À quelques jours du colloque qui se tiendra à Barcelone sous le titre Les paradoxes de la transmission en psychanalyse, une réflexion s’impose sur l’articulation complexe entre formation, enseignement et...
Archives des événements de la FEP
Gérard Pommier, un an déjà…

Chers collègues,
A un moment important de l’histoire de la psychanalyse, comme vous le savez, en 1992 quatre analystes éminents Claude Dumézil, Charles Melman, Gérard Pommier, Moustapha Safouan décident de créer un lieu d’échanges et de débats théoriques entre les psychanalystes et intellectuels de différents pays, courants, et écoles psychanalytiques.
Si la Fondation Européenne pour la Psychanalyse doit sa création à la menace qui pesait sur la psychanalyse d’une réglementation au sein de l’union européenne, aujourd’hui encore sa défense reste une priorité, ainsi que sa transmission, la formation des analystes, la promotion d’initiatives qui regardent l’étude, l’approfondissement, l’interprétation, et la diffusion de la connaissance de l’œuvre de Freud, de Lacan et de quelques autres.
Si pour la F.E.P., les quatre fondateurs font toujours références, toutes ces dernières années, c’est à Gérard Pommier que nous devons d’avoir insuffler au sein de cette institution, des lieux de travail où la liberté est grande, où la pluralité trouve sa place, où les décisions doctrinales n’ont pas de prise, où la volonté d’ouverture est nécessaire, pour donner une pierre d’assise à la rencontre, le dialogue entre psychanalystes, mais pas seulement, également entre soignants, éducateurs, scientifiques, écrivains, étudiants, artistes…
Gérard Pommier était un psychanalyste attaché à la défense et l’éthique de la psychanalyse, les questions posées par la pratique analytique ont toujours été au cœur de ses travaux, avec ce souci de continuer à élaborer, inventer à partir de ce que la cure apporte d’inouï, sans cesser d’affirmer que la psychanalyse a une portée politique, un discours en phase avec la subjectivité de notre époque.
Un an après sa disparition, il paraissait important de rappeler ce que nous lui devons dans les orientations actuelles que nous continuons à soutenir au sein de notre institution.
Mais sans doute que la meilleure façon de lui rendre hommage, avec les moyens techniques que nous avons, est de lui laisser la parole, en vous proposant de pouvoir entendre une des dernières conférences qu’il avait faites en 2022, lors du colloque FEP de Caen sur « Violence et passages à l’acte ».
Lien de la conférence de Gérard Pommier du 16 octobre 2022 :
Au nom des membres du bureau, bien cordialement
Jean-Marie Fossey
Président de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse
Claus-Dieter Rath, par Luigi Burzotta, président d’honneur de la F.E.P.
Claus-Dieter Rath habitait avec nous ce discours psychanalytique qui fonde un « lien social nettoyé d’aucune nécessité de groupe » ; il était à l’aise dans cette dimension (dit-mension) que nous nous efforçons de garder épurée de cette «obscénité » de «la vie de groupe », que Jacques Lacan « essayait de proscrire de son Ecole ».
La légèreté qui résulte de cette proscription a donné toute son ampleur aux échanges fréquents et réguliers que j’ai eus avec cet ami et confrère psychanalyste, qui constituait pour moi une pierre angulaire de cet habitat.
CONGRES F.E.P. Octobre 2023
Textes des interventions

Gérard Pommier, psychanalyste, psychiatre, professeur des Universités, professeur honoris causa de l’université de Rosario (Argentine), membre fondateur de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse, directeur de la revue La clinique lacanienne, initiateur de la Collection Point Hors-Ligne érès, vient de disparaître le mardi 1 août 2023, il avait 82 ans.
Compagnon de route sans relâche de la F.E.P., il était attaché à la défense et à l’éthique de la psychanalyse, initiateur de grands projets, auteur de nombreux livres et articles aux nombreux écrits.
Perte douloureuse, bien au-delà de notre association, pour la psychanalyse un grand psychanalyste nous a quittés.
Colloque de la FEP à Barcelone: « Les paradoxes de la transmission en psychanalyse »
Les 13; 14 et 15 juin 2025
Il faut inscrire
l’interdit de l’inceste
dans la Constitution!
Le 19 septembre 2021, une plateforme d’écoute des victimes d’inceste a été lancée par le gouvernement. Le jour-même, elle a reçu plusieurs centaines d’appels. Il ne se passe plus de semaines sans que la presse révèle des cas de viols incestueux commis sur des enfants, parfois par des parents très connus.

Adieu l’ami!
Claus Dieter Rath, psychanalyste allemand renommé, un ami et collègue remarquable vient de nous quitter ce 18 décembre.
Nos pensées vont tout d’abord à sa chère femme, à sa famille, ses proches, les membres de son association. Depuis les débuts de la FEP, lorsque nous étions quelques uns autour des quatre fondateurs, Claus était le premier à particulièrement s’investir dans notre toute nouvelle association, fondée sur une ligne de partage et engagement éthique. A ce titre, iI a été membre du bureau de la FEP pendant de longues années. Il vivait et travaillait à Berlin et il a œuvré pour la présence d’une psychanalyse engagée dans la ville qui avait connu la chasse aux psychanalystes juifs par les nazis.